Les soins en psychiatrie : pour une clinique de la relation ordinaire
Présentation
Chez tout être humain la caractéristique du vivant réside sans doute dans le sentiment d’exister et dans le pouvoir de s’approprier ses propres expériences du monde.
Cette appropriation subjective est une construction permanente de soi au travers du partage avec d’autres de paroles, d’images et d’attitudes venant symboliser au sein des situations vécues de la vie quotidienne notre rapport à nous-même et au monde, donnant lieu au sentiment d’identité.
Les situations d’interrelations mère-enfant, familiales et de groupes sont les situations susceptibles d’offrir un cadre « suffisamment bon » à cette construction de chacun par l’autre : « ce qui est propre doit tout aussi bien être appris que ce qui est étranger ».
Aujourd’hui, se généralisent une pratique et des conditions de soins à l’opposé et à l’encontre de cette humanité de travail qui nous (a) construit.
Les personnels hospitaliers dénoncent le développement de pratiques psychiatriques sécuritaires et de défiance actée sous toutes formes de maltraitance à l’égard des patients ; déplorent une application désincarnée des techniques et processus sous la pression de la multiplication des protocoles, de la focalisation sur les procédures d’évaluation et de la politique d’uniformisation de la formation professionnelle dont l’impact appauvrit la faculté de penser.
Le sujet n’accède à lui même que par l’épreuve de la rencontre avec l’autre. À l’hôpital psychiatrique, cet enjeu permanent se pose en terme de : comment passer du statut d’établissement de soins à la fonction d’institution thérapeutique ? Si ce n’est en permettant aux soignants et aux soignés ce travail de co-symbolisation dans l’attention portée : à l’autre, aux objets partagés et au groupe — et sa mise en parole ; jusqu’à ce que le patient puise dans l’intime une force d’émigration.
Lieu
Cinéma LUX
6, Place de la Libération
33410 Cadillac
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